Le printemps et le début de l’été sont des moments propices pour la cueillette de certaines plantes, notamment celles comestibles. Mais saviez-vous qu’il existe des lois qui viennent encadrer cette activité? Sachez comment vous comporter en forêt, afin d’éviter de récolter aussi des amendes.
Luc Fournier, direction des communications
Prisé par les cueilleuses et cueilleurs québécois, l’ail des bois est une espèce dite vulnérable, notamment à cause de sa cueillette trop intensive. Ainsi, pour favoriser sa régénération, la limite est maintenant fixée à 50 bulbes par personne, par an, et sous certaines conditions.
Le ministère de l’Environnement donne plusieurs conseils afin de préserver les populations, comme :
- cueillir l’ail des bois 3 ou 4 semaines après que les feuilles soient sorties du sol afin de s’assurer que les bulbes aient une bonne taille;
- ne pas cueillir les plus gros plants, qui permettent de reproduire l’espèce;
- ne pas cueillir plus de 5% d’un groupe.
Au-delà des conseils, la cueillette de l’ail des bois ou de toute autre espèce menacée ou vulnérable est réglementée et quiconque contrevient à la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables s’expose à des amendes pouvant aller jusqu’à :
- 500 à 20 000$ pour une première infraction;
Photo Normand Dignard, MRN - 1 000 à 40 000$ pour toute récidive dans les trois ans.
Pour une personne morale récidiviste (une entreprise, par exemple), cette amende peut atteindre 80 000$. Il ne s’agit pas d’une infraction criminelle, mais plutôt d’une infraction pénale, au même titre qu’une contravention pour excès de vitesse, par exemple.
Un constat d’infraction vous sera donc remis. Vous pourrez alors le payer ou le contester en expliquant vos motifs devant la cour, à un juge.
Notez également qu’il est interdit de faire n’importe quelle cueillette dans les parcs nationaux de la SÉPAQ.
Têtes de violon
Les crosses de fougère, qu’on appelle aussi « têtes de violons », ou matteucie fougère-à-l’autruche, sont elles aussi appréciées des Québécois(es) au printemps. Elles sont elles aussi classées parmi les espèces floristiques vulnérables.
À la cueillette, on choisira celles qui sont encore bien enroulées. Pour les consommer, il faut d’abord les nettoyer et les faire blanchir, à la vapeur pendant une douzaine de minutes, ou encore bouillies pendant 15 minutes. Les manger crues ou simplement sautées pourrait mener à une intoxication alimentaire.
Aussi, il faut les cueillir avec modération. Dans une population sauvage, il ne faut pas récolter plus de 5 spécimens entiers ou parties souterraines, ni en faire le commerce, sans quoi on s’expose également à des amendes, mentionne-t-on à l’article 5 du Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats.
Pour résumer, lorsque vous souhaitez cueillir des plantes, faites-le dans le respect de ces populations et de leur habitat, dans un souci de préservation des ressources. Vous aurez ainsi l’occasion d’en faire un rendez-vous annuel!
Plus de détails concernant les espèces menacées et vulnérables sur le site du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Suivez-nous