5 mythes concernant les personnes victimes et les survivants d’actes criminels

Quand on parle de personnes victimes ou de survivants d’actes criminels, plusieurs idées préconçues circulent encore. Ces mythes peuvent nuire à la compréhension du processus judiciaire, mais aussi à l’accès à la justice et au soutien auxquels les personnes victimes ont droit. Démystifions cinq mythes pour mieux comprendre la place des personnes victimes, ou de leurs proches, et celui des procureurs aux poursuites criminelles et pénales dans l’administration de la justice criminelle.

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Réalité : Ce n’est pas le délai qui détermine la crédibilité d’une personne victime, mais bien l’ensemble des faits, le contexte et les preuves disponibles. Chaque individu réagit différemment à la suite d’un événement bouleversant, et cela peut influencer le choix de porter plainte. Une personne victime peut dénoncer un crime des années plus tard.

Réalité : Au Québec, ce sont les procureurs aux poursuites criminelles et pénales qui décident s’il y a lieu de porter des accusations criminelles, après avoir analysé la preuve recueillie par les corps policiers. Les procureurs doivent déterminer s’il y a une perspective raisonnable de condamnation. Dans certains types de dossiers, notamment dans le cas de violences sexuelles, iIs rencontrent, sauf circonstances particulières, les personnes victimes avant de porter des accusations afin de bien comprendre leur vécu ainsi que leur situation et de les informer de la suite possible du dossier.

Une fois les accusations déposées, elles ne peuvent pas être retirées sur simple demande de la personne victime. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) doit agir dans l’intérêt public, ce qui inclut la sécurité de la personne victime et de la collectivité. Cela dit, les procureurs sont à l’écoute des besoins, des craintes ou des changements dans la situation de la personne victime, et ces éléments sont pris en considération dans le cheminement du dossier. La personne victime est au cœur des préoccupations.



Réalité : Le système de justice criminelle est public; les démarches entreprises par le DPCP ne coûtent donc rien à la personne victime. Cette dernière n’a pas à payer pour rencontrer un procureur, témoigner devant la cour ou recevoir de l’information sur son dossier. De plus, divers programmes d’aide, comme l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) et les Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC), peuvent couvrir certains frais liés aux conséquences du crime (soins, déplacements, soutien psychologique, etc.). Les procureurs peuvent orienter les personnes victimes vers ces ressources, afin qu’elles soient soutenues sans que le facteur financier devienne un obstacle à leur quête de justice.

Réalité : En droit criminel, le témoignage d’une personne victime peut, à lui seul, suffire à établir la culpabilité d’un accusé, pourvu que le tribunal le juge crédible et fiable. Il n’est pas nécessaire qu’il soit corroboré par d’autres éléments de preuve (comme des témoins ou des preuves matérielles). Cela dit, le procureur aux poursuites criminelles et pénales a pour rôle d’évaluer s’il y a une perspective raisonnable de condamnation en prenant en considération l’ensemble de la preuve. Lorsque ce critère est atteint, un seul témoignage peut mener à une déclaration de culpabilité. Les procureurs accompagnent les personnes victimes pour les aider à comprendre cette réalité et à témoigner de façon claire, dans un cadre respectueux de leur vécu.

Réalité : La majorité des agressions sexuelles sont commises par une personne connue de la personne victime : un partenaire, un ex-conjoint, un ami, un collègue, un membre de la famille ou encore un individu en position d’autorité. Ce mythe voulant que les crimes sexuels soient souvent commis par des inconnus peut nuire à la reconnaissance de certaines situations comme des crimes, en particulier lorsque la relation entre la personne victime et l’agresseur est marquée par une confiance préalable ou une dynamique de pouvoir. Dans le cadre du processus judiciaire, les procureurs sont sensibilisés à cette réalité et traitent avec sérieux et rigueur tous les dossiers de nature sexuelle, peu importe le lien entre les personnes impliquées. L’important, c’est l’acte criminel en soi et l’absence de consentement.

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